Site de la section du Parti communiste du Val d’Yerres - Val de Seine
Draveil-Vigneux-Montgeron-Crosne-Yerres-Brunoy-Epinay-Boussy-Quincy
contact : alacourtois@wanadoo.fr
JEUDI, 27 JUILLET, 2017 L’HUMANITÉ
L’édito de Jean-Emmanuel Ducoin. « Muriel Pénicaud est-elle encore digne du titre de ministre « du Travail » ? »
C’est vieux comme le capitalisme : les spéculateurs aiment l’exploitation. L’exploitation des salarié(e)s. Depuis l’industrialisation de notre vieille Europe, les noms des maîtres œuvrant pour l’universelle vindicte patronale ne manquent pas. Ils s’accumulent sur une longue liste noire. Ce sont des noms de coupables, qui agissent souvent sans bruit mais qui, comme les machines, dans leur engrenage, dans leurs laminoirs, prennent les femmes et les hommes criant, tandis qu’eux, c’est en silence qu’ils les broient. Un nom vient de s’ajouter à cette triste liste. Celui de Muriel Pénicaud.
Les révélations que nous publions risquent de secouer la ministre du Travail. Non pour d’éventuelles raisons judiciaires, puisque les faits « sont légaux », nous rétorquera-t-on. Mais bien pour des questions politiques. Et morales. Voyez-vous, avant d’être nommée par Macron au gouvernement, Mme Pénicaud était directrice générale des ressources humaines chez Danone. Beaucoup louent d’ailleurs son passage chez le leader mondial des produits laitiers. Comment réagiront-ils à la lecture de l’Humanité ? Car, selon les comptes officiels de l’entreprise pour l’année 2013, que nous avons consultés, Mme Pénicaud a réalisé plus d’un million d’euros de plus-values boursières, par un simple jeu d’écritures, en une seule journée ! Et pas dans n’importe quelles circonstances. Quand croyez-vous qu’elle décida de revendre une partie de son paquet de stock-options de chez Danone ? Le 30 avril 2013, jour où elle exploita une spectaculaire remontée de l’action… juste après l’annonce de 900 suppressions d’emplois. Les restructurations, ça plaît à la Bourse et ça rapporte aux puissants. Résultat de ce coup digne des maîtres des forges : un profit immédiat de 1,1 million d’euros !
Souvent, la responsabilité meurtrière des financiers se dérobe, s’évanouit dans une sorte d’obscurité. La voici en pleine lumière. L’ex-boursicoteuse peut-elle « moralement » conduire la casse du Code du travail, l’aménagement du CDI version Medef, la dérégulation du CDD, etc. ? Osera-t-elle encore affirmer que faciliter les licenciements s’avérera bénéfique à l’emploi, donc aux salarié(e)s ? En somme, Muriel Pénicaud est-elle encore digne du titre de ministre « du Travail » ?
Déclaration du PCF
Ce soir, les français peuvent compter sur 11 député-e-s communistes qui ont été élu-e-s, Jean-Paul Dufrègne (03), Pierre Dharréville (13), André Chassaigne (63), Fabien Roussel (59) et Alain Bruneel (59), Jean-Paul Lecoq (76), Sébastien Jumel (76) et Hubert Wulfranc (76), Elsa Faucillon (92), Marie-George Buffet (93), Stéphane Peu (93) et sur les député-e-s qui formeront, avec eux, un groupe parlementaire d’opposition au gouvernement pour permettre à cette voix libre et combative de servir les intérêts populaires. Les députés communistes travailleront dès cette semaine à constituer ce groupe et agiront sans attendre en faveur des propositions alternatives qu’ils ont élaborées durant leurs campagnes.
Le groupe PCF – Front de Gauche (GDR) est le seul groupe parlementaire qui progresse. La cote d’alarme démocratique est une fois encore dépassée, avec une nouvelle baisse de la participation.
Le Parti communiste français demande d’urgence l’ouverture d’un débat national sur le changement de nos institutions, à commencer par l’instauration de la proportionnelle. Tout doit être repensé pour sortir progressivement de la présidentialisation à outrance et pour mieux représenter nos citoyens dans leur diversité.
Les résultats confirment par ailleurs que le Président de la République va disposer d’une majorité écrasante de députés. Le paradoxe est qu’elle ne correspond à aucune majorité dans le pays, ni chez les salariés, ni chez les jeunes et les privés d’emplois qui aspirent à une sécurité d’emploi et de formation pour une vie digne.
C’est inquiétant. Nous appelons à une riposte immédiate la plus large possible pour empêcher que l’été soit celui des mauvais coups.
En effet, dès cet été, les députés d’En Marche ! vont être sommés d’obéir au doigt et à l’œil au Président et au 1er ministre pour leur donner les pleins pouvoirs, au service des milieux financiers et du MEDEF, pour casser le Code du Travail par ordonnances et liquider des acquis que le mouvement progressiste et populaire a gagnés dans notre pays de haute lutte.
Au-delà, les résultats appellent les forces de transformation sociale à ouvrir un immense chantier de reconstruction politique.
Le Parti communiste français prendra pour sa part des décisions dès son Conseil national des 23 et 24 juin.